Le Pertuiset
Le Pertuiset
Le Passage
Il existe deux accès routiers de part et d'autre de la retenue de Grangent (25 km) :
- Celui du barrage depuis 1959)
- Celui du Pertuiset depuis 1842
Du temps où le Pertuiset était un gué de la Loire :
Les anciens cheminements :
* Unieux - Saint-Maurice-en-Gourgois
Une voie d'origine préhistorique existait au gué de la Loire au lieu dit « Le Pertuiset ». Des restes en sont encore visibles en route de crête au dessus de l'ancien gué noyé par la création du barrage de Grangent.
Pendant longtemps, pour se rendre d'Unieux à Saint-Maurice, on passait par le Boiron, La Rive, le crêt de l'hermitage, le gué du Pertuiset et de la au hameau de la Mure sur l'autre rive, avant d'atteindre Saint-Maurice par une coursière.
Au moment des crues, un bac franchissait les eaux face à la Mure. Ainsi s'acheminait le charbon stéphanois à dos de mulet, à travers les éboulements et fondrières, jusqu'au plateau de Saint-Bonnet-le-Château.
* Unieux - Chambles :
Par le gué de l'Ondaine face au moulin de la Roa, un batelier permettait d'atteindre Vareilles (commune de Çaloire) et de là, d'accéder à Chambles par Biesse.
* Saint Paul en Cornillon - Curtieux :
Le Gué se trouvait face à l'actuel site des Neufs-Ponts.
* Firminy - Aurec :
Par l'antique chemin du col des Girards (Saint Paul en Cornillon), puis le long de la Loire jusqu'à Aurec sur Loire par la Semène, lieu-dit « Les Platières ».
La percée du tunnel / Les ponts de la Loire :
L'ouverture de la route de Brioude à Saint Etienne en 1847 fut l'occasion de percer le rocher du Pertuiset.
1841 - 1842 : la compagnie des mines de Firminy et Roche la Molière, perce un tunnel et édifie un pont sur l'Ondaine et un autre sur la Loire. « Le Pont de la Loire », (pont à péage), pont suspendu en bois d'une portée de 100 mètres, offrait une chaussée de 2.20 m de largeur et de deux trottoirs de 1.10m chacun.
1934 : l'ancien pont, trop étroit ne peut supporter un trafic lourd et important (camions, autocars) pour lequel il n'était pas fait. Un pont de fer et de ciment plus large et plus solide est construit.
Le pont du Bicentenaire : l'abandon du tunnel routier
En 1985, le pont suspendu s'est avéré vulnérable aux basses températures. En période de froid, les aciers et étriers et des tirants d'ancrage risquaient de casser.
Hiver 1987 : le pont est fermé pendant les jours de gel.
Février 1987 : construction d'un nouveau pont à haubans dont les câbles rappellent le pont suspendu.
Caractéristiques de l'ouvrage :
- Tablier : en béton précontraint, largeur 14 mètres.
- Pylône : Y renversé, hauteur 48.48 mètres au dessus du tablier.
- Contrepoids : en béton armé de 26 mètres par 12.25 m et 8 m de hauteur pour l'ancrage des haubans, une masse de 5800 tonnes retient l'ouvrage.
- Haubans : Câbles de précontrainte réglables et remplaçables.
Cette construction a amené l'élargissement de la voirie, la création d'un giratoire et l'abandon de l'ancien tunnel routier par le trafic. Par son caractère audacieux, ce pont constitue un élément architectural significatif dans le site grandiose des Gorges de la Loire et correspond à l'image d'innovation et création que le département veut se donner. Il a été inauguré en 1989 sous le nom de « Pont du Bicentenaire de la Révolution », mais reste dans la mémoire de la population locale " le Pont du Pertuiset ".
Le viaduc de l'ancienne voie ferrée
Type de patrimoine : ouvrage d'art
Inscription sur le viaduc : 1881-1882
Longueur : 94,24 mètres
Matériau : Pierre
Historique :
Construit en 1883-1884 et long de 94,24 mètres, cet ouvrage est un des sept construits sur la Loire entre Firminy et Saint-Just-sur-Loire. Aujourd'hui propriété du SMAGL (Syndicat Mixte d'Aménagement des Gorges de la Loire), il symbolise la porte du Pertuiset. Il se poursuit par le tunnel de l'Hermitage (Saint-Paul-en-Cornillon) et par différents tunnels encore visibles. L'accès par le haut est actuellement condamné.
Sous le viaduc, de nombreux restaurants, cafés et hôtels, lieu de sociabilité ouvrière. Le premier établissement s'est établi en 1840 environ. On peut y voir, entre ces deux ponts, la frontière ou le passage entre deux mondes, celui du monde ouvrier et celui de la nature. Le côté "guinguette" est toujours très présent, avec tout un monde ouvrier qui s'y ressource le dimanche.
"La Loire offre quiétude, plaisir et beauté aux "gueules noires" de Saint-Etienne. C'est l'incontournable sortie...Canotiers et robes claires émaillent rives et prairies, succédant à l'activité des blouses paysannes ancestrales, des légendaires tabliers de cuir des forgeurs, des coiffes blanches des femmes en robe noire... Dans l'imaginaire de la population locale, le nom du Pertuiset reste pour toujours associé aux guinguettes des bords de Loire, à la petite friture croquée du Moulin Riffat, aux joutes de la Vigie Mouette" (extrait de la cassette vidéo "les hommes et l'Ondaine...dans le courant d'une même histoire)
Le contraste entre vallée industrielle (Unieux-Fraisses-Firminy) et lac artificiel encastré dans une gorge sinueuse est marquant dans le paysage. L'unité d'habitation de Le Corbusier, est non loin de là, un peu comme un repère de cette rupture paysagère.
Description :
Voie ferrée construite vers 1860, utilisée aujourd'hui comme route et chemin. La voie ferrée a une trajectoire rectiligne au fond d'une gorge très sinueuse, grâce à des ponts, viaducs et tunnels. La vue tout le long du parcours est faite de séquences.
Historique :
La ligne de chemin de fer Firminy-Saint-Just-sur-Loire (Saint-Etienne - Le Puy) fut mise en service peu après 1860, ce qui développa l'attrait du Pertuiset. Elle fut arrêtée le 6 mars 1939.
Intérêt patrimonial / enjeux :
Le chemin de fer était un moyen de découverte des gorges de la Loire ; le Pertuiset devenant un lieu de sortie dominicale. Aujourd'hui, de nombreux promeneurs parcourent cette voie ferrée devenue chemin.
L'intérêt est donc historique, social et paysager.
Pour l'ensemble du site patrimonial du Pertuiset, l'intérêt patrimonial est celui de la cohérence et de l'articulation, tant géographique que fonctionnelle, entre les divers éléments.